Koyasan : dormir dans un temple avec les moines

Vous voulez vivre une expérience unique ? Direction Koyasan

Koyasan est une cité religieuse où les habitants sont, en grande majorité, des moines. Cet endroit offre la possibilité de s’immerger dans la vie religieuse d’un temple le temps d’une ou plusieurs nuits. En effet, sur les 117 monastères, 52 proposent l’hébergement. On parle alors de shukubô. A l’origine, il s’agissait de simples logements pour des moines itinérants. On y sert des repas végétariens appelés shôjin-ryôri et on assiste à la cérémonie bouddhique du matin O-tsutome

POUR La petite histoire :

Le koya-san fut fondé il y a environ 12 siècles en tant que centre d’enseignement de l’école bouddhiste Shingon par le moine Kûkai (= Kôbô Daishi). Il désirait établir un monastère au coeur des montagnes à l’écart de la ville afin de permettre aux moines de méditer et prier. A la fin du 10e siècle, une croyance fit son apparition : Kûkai ne serait pas mort mais entré en méditation pour éternité au monastère Oku-no-in pour assurer la délivrance de toutes les créatures vivantes. Depuis, la dévotion envers Kûkai s’est perpétuée et fait de ce site, un lieu de pèlerinage. Koya-san est désormais inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO


dormir dans un temple avec les moines

Nous avons décidé d’inclure dans notre voyage au japon koysan pour vivre cette expérience unique : dormir dans un temple avec les moines et assister à la cérémonie du matin. Nous avons choisi le temple Yochi-in, un temple magnifique au coeur de la ville. On y dort dans une grande chambre avec des futons, on nous offre à notre arrivée un thé avec un gâteau, on se déchausse à l’entrée du temple et on nous prête  un yukata, une sorte de kimono « relax » pour l’intérieur. 

COMMENT RÉSERVER ?

Nous avons réservé via  agoda (disponible aussi sur booking). Il est également possible d’utiliser la plateforme japoneseguesthouse ou le site officiel : shukubo. Le choix de temples est large et ils sont tous très bien entretenus. Nous avons payé 117€ pour une nuit (+25€/pers pour le dîner ; prévoir 16€ pour le petit-déjeuner).

DINER VEGETARIEN ET CEREMONIE : une experience inoubliable

Si vous choisissez de venir dormir dans un temple avec les moines, je vous recommande vivement d’opter pour le dîner et de venir assister à la cérémonie du matin. Condamnant le sacrifice de toute forme de vie dotée de conscience, le bouddhisme recommande une alimentation végétarienne. Les moines vous serviront différents mets végétariens (shôjin-ryôri) basés sur 3 principes : 5 couleurs, 5 modes de cuisson, 5 goûts avec un plat grillé, un frit, un mariné, une soupe et du tofû. Nous avons beaucoup aimé ce repas qui était très bon et surtout très raffiné. Seul bémol pour moi, le Goma-Dôfu préparé à partir de graines de sésame grillées. J’ai trouvé la texture bien trop particulière mais c’est à vous de tester. 

koyasan, japon

A 6h20 du matin, nous rejoignons les moines pour la cérémonie bouddhique (O-tsutome). Cet horaire peut varier en fonction du temple. Le grand prêtre et les moines entonnent des sûtras bouddhiques. Chacun notre tour, nous venons près du chaudron rendre hommage au bouddha et nous participons aux chants. 

koyasan, japon

Dans notre temple, il était également possible de profiter d’un onsen le soir (un bain très chaud), ils ne sont pas mixtes et il est interdit de s’y baigner en maillot de bain. Cela fait parti de la tradition japonaise.  


que voir A KOYASAN ?

Outre le fait de venir pour dormir dans un temple avec les moines, on vient à Koyasan pour ses temples et son impressionnant cimetière (l’Oku-no-in). Cela peut paraître étrange mais ce lieu est vraiment incroyable. 

plan koyasan, japon

1. l’ensemble danjô garan

Près de notre temple (côté ouest de Koyasan) se trouve l’ensemble Danjô Garan qui est le plus important site de la ville avec l’Oku-no-in. « Garan » signifie « endroit calme et reclus où les moines peuvent se consacrer à leurs exercices sprirituels ». On y trouve :

  • une imposante pagode rouge « Daitô » (signifie « grande pagode », 200Y, 8h30-17h). Elle mesure 49m de haut et abrite un bouddha entouré de 4 autres bouddhas et 16 bodhisattvas peints sur les piliers. Sa construction actuelle date de 1937.
  • le Kondô (pavillon d’or – 200Y – 8h30 17h) initialement bâti en 919, la structure actuelle date de 1932. 
  • le Fudô-dô, plus ancien édifice de koysan qui a été épargné parles incendies (1197)
  • Mie-dô (pavillon des portraits)reconnaissable avec ses lanternes, c’est dans ce pavillon qu’aurait résidé Kôbô Daishi. 

daitô, grande pagode, koyasan, japon

danjo garan, koyasan, japon

2. kongôbu-ji

A quelques mètres de cet ensemble se trouve le Kongôbu-ji, le monastère principale de koyasan (500Y, 8H30 17h). Il résulte de la combinaison de 2 monastères. Il abrite de magnifiques paravents (splendides) et le plus grand jardin de pierres du Japon : le Banryu-tei (à voir). 

kongôbu-ji, koyasan, japon

3. L’Oku-no-in

L’Oku-no-in est l’endroit le plus impressionnant de Koyasan. Il se trouve à l’extrémité Est de la ville. Il s’agit d’une nécropole sacrée (vaste cimetière) qui s’étend sur 2km. C’est un des lieux les plus sacrés du Japon et une destination de pèlerinage très populaire. Le chemin est bordé d’imposants cèdres centenaires qui apporte au site une ambiance bien particulière. A l’ombre des arbres, on compte 200 000 pierres tombales et pagodes à la mémoire de gens ordinaires et grandes figures historiques.

oku-no-in, cimetiere koyasan, japon

On y trouve des stupas en pierre à 5 étages (appelés Gorin-tô) qui se rapportent aux 5 éléments : la terre, l’eau, le feu, le vent et au sommet l’espace. Dans la culture bouddhique, nos corps et le monde sont constitués de ces 5 éléments. ceux-ci ne se désintègrent pas à la mort. 

oku-no-in, koyasan, japon

On ne peut pas manquer non plus les statues bouddhiques portant des bonnets et des bavoirs souvent rouges. On les appelle des O-jizô san. Selon la croyance populaire, Jizô (la représentation d’un bouddha, Boddhisatva Ksitigarbha) veille sur les enfants décédés prématuremment (fausse couche, mort-nés, en bas âge) et les protège dans l’au-delà. Étant décédés avant l’heure, ils n’ont pas pu réaliser suffisamment de bonnes actions pour traverser le fleuve Sanzu et atteindre le paradis selon les préceptes bouddhistes. Les bavoirs sont noués par des personnes endeuillées. Les statues sont souvent accompagnées de moulins à vent pour enfant et de petites offrandes (fruit ou eau). Cette coutume est devenue si populaire que des bavoirs sont parfois noués sur des statues autres que celles de Jizô. 

o-jizo san, koyasan, oku-no-in, japon

Au bout de la nécropole, on atteint le mausolée de Kôbô Daishi (ou Gobyo) qui fait face au Tōrō-dō (Pavillon des lanternes, 6h-17h30). Deux flammes y brûleraient sans interruption depuis plus de 1000 ans ! A l’intérieur, on y découvre 10 000 lanternes offertes par des fidèles et au sous-sol, 50 000 minuscules statues qui ont été offertes au temple en 1984 à l’occasion du 1150e anniversaire de l’entrée de Kobo Daishi dans la méditation éternelle. Un endroit très très étonnant (photos interdites).

Proche du pavillon des Lanternes, vous verrez des statues de Jizô où les fidèles y versent l’eau de la rivière en offrande aux morts. Un peu plus loin, vous passerez probablement devant un édifice en bois le « Miroku-ishi » où les pèlerins essaient de soulever une grosse pierre lisse à travers les ouvertures pour la déposer sur une étagère. Son poids est censé varier en fonction du poids des péchés de chacun. A vous de tester 🙂


Outre l’Oku-no-in et l’ensemble Garan, vous pourrez également découvrir le mausolée de la famille Tokugawa (1643) avec ses sculptures en bois (200Y, 8h30 17h) ; la pagode Tahô-tô (1223, la plus ancienne pagode de Koyasan), le pavillon Karukaya, le musée Reihô-kan (600Y) ou encore le daimon (grande porte rouge avec ses statues menaçantes qui protègent l’entrée de la ville). 

mausolée tokugawa, koyasan, japon


COMMENT Y ALLER ?

Pour vous aider à préparer votre itinéraire (train, horaire, tarif, correspondance…) je vous recommande vivement le site Hyperdia. Une bible. C’est hyper fiable. De mon côté, je prenais en photo tous les horaires des trains lorsque j’avais le wifi pour savoir en avance ce qu’on pouvait prendre dans la journée. 

Si vous venez d’Osaka comme nous (depuis Namba ou gare d’Osaka via un train JR), il faut rejoindre la station Shin-Imamiya où vous prendrez un train « Koya Nankai » pour la station Gokuraku-bashi (achat du ticket sur place, pas possible à Osaka, 1260Y soit 10€30). En fonction de l’horaire, vous aurez un train direct ou un changement à Hashimoto (quai juste en face, le panneau indique « direction Koyasan », c’est facile à trouver); De là, vous prendrez un funiculaire (5 min, compris dans le billet de train) pour atteindre la station de bus qui permet de rejoindre le centre ville. Le tarif du bus dépend de votre station d’arrivée (arrêt N°6 290Y soit 2€30). On règle quand on descend du bus (pas au début), une machine permet de faire l’appoint sur vous avez un billet. Il y a 3 bus différents : de la gare vers le cimetière Oku-no-in (bleu)  ; de la gare vers le Danjo Garan (vert) et celui qui fait la liaison à l’intérieur de Koyasan (orange).

funiculaire, koyasan, japon